Diyap Güler, un ami de la librairie du Labyrinthe où il a exposé ses premières toiles en 1999, est mort cet hiver. Il venait juste de retourner en Turquie.
Il a promené sa vie d’émigré dans les rues d’Amiens pendant plus de dix ans, de foyers en foyers, de chambres d’amis en greniers.
Sans papier, artiste bohème, il a fini par quitter la ville qu’il aimait et qui l’a inspiré pour ses premiers tableaux.
Il ajoutait les couleurs de sa Turquie natale au torchis des petites maisons du quartier Saint-Leu où il aimait tant deviser en buvant des cafés.
Nous l’écoutions avec son bel accent faire roucouler la langue française.
Il est parti vers le sud de la France pensant y trouver plus de chaleur et nous avons perdu de vue son errance.
Né en 1960, Diyap Güler était un grand artiste, mais la France n’est plus la terre d’accueil des peintres bohèmes.
Un jour, le Musée d’Amiens achètera peut-être très cher, un tableau du maître qui vécut misérablement dans notre ville et notre pays.
Nous étions plusieurs, comme Jean-François Danquin – qui édita un catalogue en 2000 – à aimer l’ami Diyap.
Amiens ne l’a pas assez aimé pour le retenir…